Route des Grandes Alpes (6)

Exceptionnellement, je vous propose deux étapes pour le prix d’une. Pourquoi, me direz-vous. Tout simplement, la première restera dans les souvenirs comme une journée à oublier rapidement et la deuxième sera plus une étape de transition, sympa certes, mais elle amorce le retour à la maison, donc l’entrain n’est pas forcément le même. La fin de l’aventure approche et on ne voit pas les choses de la même manière. Mais on veut profiter malgré tout. Allez, GO !

6ème étape : MENTON – TOULON (220 kms)

Il fait super beau et comme la chambre donne sur un des ports de plaisance de Menton, ça me permet de tirer quelques clichés pour entretenir la mémoire de notre passage.

On a plein d’idées sur le déroulement de la journée. On veut passer par des endroits archiconnus, et les faire accrochés à la Suz’ doit être un régal, jugez plutôt.

  • Monaco vu de la Turbie et ensuite emprunter le tunnel du Grand Prix de F1, en respectant les limitations, bien sûr ! En fait, tu finis par croire que tu surplombes un mini New York avec en prime cette gigantesque tour de verre qui masque tout le reste. C’est de plus un tel bazar dans les rues de la Turbie que la promenade devient vite une corvée.
  • Nice, emprunter la Promenade des Anglais parce que c’est super classe. En fait, tu ne peux te garer nulle part sauf dans des parkings souterrains certainement hors de prix et tu ne fais que longer une barre bétonnée d’immeubles sans grand intérêt en évitant de te faire taper par une voiture au milieu d’une circulation très dense.
  • Cannes pour se faire la Croisette et arriver sur le tapis rouge avec notre Bandit bleu ! Traverser Cannes s’avère très compliqué avec des feux à tous les croisements qui ont décidé de passer au rouge quand tu arrives. Ici aussi, ça bouchonne de partout si bien que le ras-le-bol général de cette matinée nous incite à continuer plus loin sans rien voir.

Bref, déception totale. La route longeant la côte n’est que béton et construction diverses. Le nombres de grues visibles défie l’imagination. En voyant cette urbanisation extrème, on comprend mieux pourquoi, en cas de fortes pluies, l’eau ne passe plus naturellement et provoque des inondations catastrophiques.

Heureusement, nous devons faire escale chez des amis en vacances à Agay, entre Cannes et Fréjus. On y arrivera péniblement vers 14h00 et quelques pour manger avec eux et on y passera enfin un super moment.

Nous décidons de rallier Toulon directement sans passer par St-Tropez et ses environs en empruntant la route la plus courte. Si on avait su….

Entre Cogolin et l’agglomération Hyères-Toulon, tu passe par le col de Gratteloup, enfin l’appellation « col » est un peu exagérée quand même. Les kms permettant d’y accéder sont constitués de grandes lignes droites très roulantes sur lesquelles un car « Zou » (marque d’une société de transport gérée par la Région) nous distance progressivement. Je précise que nous roulons un bon 90/100.

Dans la descente du col, les lacets successifs sont assez secs et ce bus, qui regagne son dépôt (c’est marqué dessus), les aborde assez dangereusement en attaquant les virages au large en espérant qu’il n’y ait personne en face. Sauf dans cette courbe ou cet imbécile, et je suis très très gentil, pile sec pour éviter de taper la voiture d’en face. Malgré sa conduite dangereuse, la vitesse ne peut être trop élevée, 30/40 maximum. Comme nous l’avons rattrapé dans cette descente, nous le suivons à distance et j’ai juste le temps de freiner brutalement pour éviter la collision en me mettant au ras du bord de la route. Je vais pour poser le pied droit au sol, et là je ne repose sur rien, c’est la bascule !

La rambarde métallique nous empêche de basculer dans le chemin se trouvant 7 ou 8 mètres plus bas, nous nous retrouvons bloqués. La valise droite ainsi que le rétroviseur vont nous protéger en prenant appui sur cette rambarde de sécurité, laissant ainsi un espace suffisant pour ne pas être blessé. Le rétro y laissera la vie en cassant d’un coup et volant dans le chemin en contrebas.

Les voitures s’arrêtent et les occupants viennent nous porter assistance car notre position nous empêche de nous extraire de la moto. J’y arrive péniblement et Claire remerciera les gens qui l’ont aidée. C’est là que la colère me prend, car le conducteur du car a continué sa route tranquillement. Finalement, c’est mieux pour lui, je ne pense pas que j’aurais pu me contrôler.

Nous sommes arrivés à Toulon pour rejoindre notre hôtel situé juste à côté du stade Mayol, résidence du Racing Club Toulonnais. Il n’y a pas de match, nous n’entendrons donc pas le « Pilou-Pilou », célèbre cri de guerre des supporters.

La moto a quelques petits dégâts, le rétro cassé, pas mal de rayures et le carénage tête de fourche un peu de travers. On s’en sort finalement pas si mal, on peut rouler sans problème.

Vivement demain qu’on oublie cette journée de m…..

6ème étape : TOULON – NÎMES (242 kms)

Le départ est bizarre avec une légère appréhension quand on remonte en selle. Mais ça va, on gère. Rouler sans rétro droit s’avère assez handicapant, c’est ainsi que tu te rends compte de son utilité. Une conduite de véhicule est tellement automatique et naturelle qu’il suffit d’un grain de sable pour te rendre compte que tous les accessoires sont indispensables. Bon, je vais être encore plus prudent.

On s’arrête boire un rafraichissement à St-Cyr face au port de La Ciotat car le soleil tape déjà très fort.

C’est des petits moments comme ça qui nous font oublier les problèmes d’hier. Nous prenons la décision de rejoindre Nîmes assez rapidement en s’accordant le passage par la Route des Crêtes toute proche et en occultant Marseille.

Cette route est magnifique, le soleil est au top, le ciel est d’un bleu qui fait rêver, le vent ne souffle pas et là-haut, ça a son importance, surtout sur deux roues.

Les hauteurs sont atteintes grâce à une superbe route. Il suffit de prendre un virage pour voir la côte.

La Ciotat et St-Cyr/Mer

Virage suivant, et c’est la beauté sauvage de l’arrière-pays sauvegardé de tout bétonnage. Trop beau…..

Plus loin, tu es au point le plus haut, vers le Cap Canaille surplombant la baie de Cassis. Peut importe où regardent tes yeux, la vue est saisissante. On ne s’en lasse pas……

Cet endroit est magique, surtout à cette époque. Les touristes estivants ne sont plus là, tu as l’endroit pour toi tout seul ! Le panard total !!!

Nous avalons ensuite les kilomètres nous séparant de Nîmes en longeant, entre autre, un coin qu’on a beaucoup aimé lors d’un précédent passage, la Camargue, mais je vous en parlerai une autre fois.

Nous ne trouverons pas de rétroviseur dans ce centre commercial de Nîmes hébergeant tous les principaux concessionnaires de moto. Pas grave, je m’occuperai de ça à mon retour.

Demain, c’est direction Le Puy-en-Velay par une route jamais prise par nous. Espérons que ça vaille le coup. On sera surpris agréablement.

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